Origine des Riel du Québec

Avant la Nouvelle-France

La ville de Limerick, dans le comté du même nom en Irlande, est située sur le fleuve Shannon.

On sait peu de choses concernant les ancêtres des Riel du Québec en Europe, si ce n'est que Jean(-Baptiste) Riel se serait rendu en Écosse pour combattre dans les armées du prétendant Stuart (?).

Vers 1648, il épouse Louise Lafontaine (Louise Fontaine), Française, à l'église St. Peter (Saint-Pierre) à Limerick, en Irlande. Ils font baptiser leur fils Jean-Baptiste à l'église St. Peter (Saint-Pierre) vers 1663.

JEAN (BAPTISTE) RIEL Mariage :
Église St. Peter,
Limerick, Irlande
Vers 1648
LOUISE LAFONTAINE
     
   
  JEAN-BAPTISTE RIEL
(né vers 1663)
 

Le patronyme « Riel »
Selon certaines sources, le véritable nom de Jean-Baptiste serait Riol, nom sous lequel il aurait reçu une concession de terre dans la seigneurie de Lavaltrie. Le nom serait de descendance bretonne (pêcheurs bretons).

Selon d'autres sources, anglophones et irlandaises, des recherches laisseraient à penser que le nom Riel serait plutôt une variation du nom Reilly, O'Rielly, Ryle ou Ryal (Reel) qui aurait été modifié pour Riel à l'arrivée au Canada ou lors de la signature du registre des mariages à l'Île Dupas en 1704. En Écosse et en Angleterre, on retrouve pourtant aussi bien Riel que Rial.

D'autres encore pensent plutôt qu'à l'inverse, français d'origine, le nom Riel aurait été transformé en Reilly, Riley ou Reyell en Irlande afin de pouvoir faciliter l'obtention d'un emploi dans les chemins de fer, les Irlandais n'aimant pas trop les Français.

C'est Jean-Baptiste Riel, fils de Jean(-Baptiste) Riel et de Louise Lafontaine, qui sera à l'origine des Riel du Québec et du Canada.

Irlande - France - Nouvelle-France

Irlande

En 1608, les régions centre et ouest de l'Ulster sont colonisées par des protestants écossais et anglais qui reçoivent les terres confisquées aux Irlandais. En 1641, à la suite d'un soulèvement, les Irlandais redeviennent majoritaires sur l'île : ils reprennent 59% des terres confisquées et établissent un parlement national qui affirme l'indépendance et la liberté absolue de conscience et de religion.

Mais au mois d'août 1649, Oliver Cromwell, à la tête d'une armée de 12 000 hommes, s'empare de l'île et massacre des milliers d'habitants au cours d'une expédition punitive qui durera trois ans. Durant cette période, la population serait passée de 1 466 000 à 616 000 habitants, soit 504 000 Irlandais et 112 000 colons anglais et écossais. Tandis que des milliers de femmes et d'enfants (100 000 environ) sont déportés aux Antilles et en Virginie, entre 30 000 et 35 000 soldats Irlandais sont autorisés à s'exiler en France et en Espagne; plusieurs serviront au sein des armées françaises où ils formeront souvent des régiments distincts.

Le catholique Jacques II, roi d'Angleterre et d'Irlande (1685-1688), essayera de rétablir son autorité en Irlande du Nord, mais il sera remplacé sur le trône par le protestant Guillaume III d'Orange en 1689. Commence alors, pour les Irlandais, une période de répression politique et religieuse particulièrement dure, soutenue par des lois anticatholiques. Beaucoup d'Irlandais émigreront vers les États-Unis d'Amérique.

France

Lorsque Jacques II se réfugie en France en 1691, après la bataille de la Boyne (1690) et la chute de Limerick (fin 1691), il est suivi par les soldats qui ont combattu avec lui, dont une majorité sont des Irlandais. Par dérision, cet épisode est appelé Flight of the Wild Geese (Envol des oies sauvages) par les Anglais, Wild Geese (Oies sauvages) désignant traditionnellement les soldats irlandais qui s'engageaient comme mercenaires dans les armées continentales européennes aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles; les Irlandais ont en effet constitué des régiments de mercenaires dans de nombreux pays, catholiques ou non, dont la France.

Le principal contingent au service de la France sera celui de 1691 sous Louis XIV. Sous Louis XV, les Irlandais s'illustreront à la bataille de Fontenoy. Ils prendront également part, sous Louis XVI, à la guerre d'indépendance américaine. L'Assemblée nationale française prononcera la dissolution des régiments irlandais, soupçonnés d'être fidèles au roi, en 1791.

La présence irlandaise en France était cependant établie bien avant ces événements. Ainsi, le Collège irlandais voit le jour à Paris en 1578 pour assurer l'éducation des enfants d'exilés irlandais auxquels les autorités britanniques refusaient une éducation catholique en Irlande. Des prêtres, des médecins, des banquiers et des soldats seront ainsi formés pour l'Irlande, même si plusieurs choisiront de demeurer dans leur pays d'adoption.

Nouvelle-France

Au gré de ces liens avec la France, plusieurs Irlandais s'établiront en Nouvelle-France dès le XVIIe siècle, sous le régime français, donc avant la Conquête anglaise en 1759. La connaissance des coutumes françaises facilitera d'ailleurs leur intégration avec les premiers colons. À la fin du XVIIe siècle, on estime qu'environ 5 % des familles installées en Nouvelle-France étaient composées d'Irlandais. De 1816 à 1860, les Irlandais auraient représenté 60 % des immigrants entrés au pays par les ports de Québec et de Montréal.

C'est cependant vers le milieu du XIXe siècle qu'aura lieu la plus importante vague d'immigration irlandaise au Canada, avec la Grande Famine de 1845-1849. De cet exode massif de centaines de milliers d'Irlandais vers l'Amérique du Nord, le Canada accueillera les plus démunis, le coût du passage vers le Canada étant plus bas que vers les États-Unis. De nombreux immigrants décéderont sur les bateaux ou peu après leur arrivée; des centaines d'orphelins seront ainsi adoptés par des familles francophones. À cette époque, la plupart des orphelins conservaient leur nom d'origine. Sur les papiers d'adoption, on retrouvait aussi le nom des parents naturels et celui du bateau les ayant transportés.

En 1871, les Irlandais constituaient le deuxième groupe en importance au Canada, après les Français.

Riel (dit L'Irlande) au Québec

Arrivée au Bas-Canada
Après un séjour en France où il s'enrôle dans l'armée, Jean-Baptiste Riel dit Lirlande, originaire de la paroisse Saint-Pierre (St. Peter), ville de Limerick, dans le comté du même nom en Irlande, arrive en Nouvelle-France (Bas-Canada) vers 1696 comme soldat de la compagnie de M. de Lavaltrie (Compagnie de La Valtrie) dans le détachement des troupes de la Marine.

En 1700, il est hospitalisé pendant quelques jours à l'Hôtel-Dieu de Québec (Cité 02-10-1700; Hôtel-Dieu de Québec, 30 ans). Par la suite, il quitte l'armée et acquiert une terre de la veuve du seigneur Margane de Lavaltrie à Lavaltrie.

Mariage
Le 21 janvier 1704, Jean-Baptiste Riel dit Lirlande épouse, à l'Île Dupas, Louise-Marie Cottu dit Coutu, fille de François Coutu et de Jeanne Verdon, née le 9 mai 1684 à Lavaltrie et baptisée le 23 mai à Lavaltrie (l'acte aurait cependant été inscrit dans le registre de Contrecoeur). Ce mariage procurera le premier acte aux registres de l'Île Dupas.

Vie active
De 1704 à 1708, le couple réside à l'Île Dupas, puis on le retrouve à Lavaltrie et à Saint-Sulpice. En mai 1710, Jean-Baptiste Riel obtient sa nationalité française comme on l'exigeait à l'époque. Le couple Riel-Coutu donnera naissance à quatorze enfants.

Décès
Louise Coutu a été inhumée le 26 octobre 1735 à Lanoraie. Jean-Baptiste Riel est décédé le 18 février 1753, à l'âge de 90 ans, à Lavaltrie. Il a été inhumé le 19 février 1753 à Lavaltrie.

Famille le Lion-Deganne/Besnier
Les parents d'Élisabeth le Lion-Deganne, épouse de Jacques-Michel Riel dit L'Irlande, étaient Léon Degame et Marie-Jeanne Besnier

Léon Degame, né vers 1657 à Marans, près de LaRochelle en France, épouse Marie-Jeanne Besnier le 9 février 1686/87 à Champlain, Québec. Il est décédé avant le 18 avril 1726 à Saintt-Sulpice, Québec. Il était le fils de Denis Degame et Jeanne Deguire. Marie-Jeanne Besnier, née vers 1672, était la fille de Masse Besnier and Michelle Charlier.

Famille Landreville/Champoux
Jeanne-D'Arc Champoux (Édouard Riel) était la fille d'Edmond Champoux (octobre 1874) et d'Emma (Gauthier) Landreville (mai 1877), mariés le 15 septembre 1896 à Saint-Paul-de-Joliette, Québec. Les autres enfants sont  : Léona, Léo, Gabrielle, Rose-Blanche, Alma, René, Modeste, Philibert, Simone, Rolland, Claire, Gertrude et Alice.

Louis Riel
Louis Riel
Jean-Baptiste Riel dit L'Irlande et Louise Cottu/Coutu sont les ancêtres de Louis Riel (1844-1885), patriote manitobain défenseur des droits des Métis et père fondateur du Manitoba. Il fut pendu le 16 novembre 1885 à Régina, en Saskatchewan.

Famille Coutu/Verdon
Fils d'Antoine Cottu et de Marguerite Patou, Francois Coutu serait né en 1649. Il était orignaire de Corbie (St-Clou, Amiens).

On sait peu de choses de son arrivée au Canada, si ce n'est qu'il possède une concession dans la seigneurie de Lavaltrie dès 1681.

Le 4 novembre 1682, à Québec, il épouse Jeanne Verdon, fille de Vincent Verdon et Geneviève Pelletier, née le 14 février 1665 à Château-Richer et baptisée le 16 février 1665 à Château-Richer. Le couple Cottu-Verdon eut deux enfants, Charles-Francois et Louise.

Jeanne Verdon décède entre 1687 et 1691 à Lavaltrie. Devenu veuf, François Cottu se remariera en 1691 avec Louise Le Siège, fille de Pierre Le Siège et de Marguerite Laplace. Cette union donnera naissance à 16 enfants.

Francois Coutu décède quant à lui en 1729 à Lavaltrie et il est inhumé le 13 mai de la même année à Saint-Sulpice. Il était aussi connu sous le nom de Francois Cottu de la Valtrie.

Riel dit L'Irlande
En Nouvelle-France, les patronymes étaient souvent accompagnés d'un surnom afin de distinguer les familles homonymes dans un même lieu, les prénoms étant généralement peu variés. Les surnoms qu'on utilisait alors se rapportaient au lieu d'origine, à une caractéristique physique ou à un surnom utilisé dans l'armée (les soldats portaient des surnoms pour qu'on ne puisse pas les identifier et faire à leurs familles ce qu'ils faisaient eux-mêmes aux habitants des villages où ils stationnaient). Ce n'est qu'en 1870 que les autorités du Bas-Canada exigèrent de choisir entre le patronyme original et le surnom.

Le surnom « dit Lirlande » ou « dit L'Irlande », qu'on retrouve parfois accolé au nom Riel, ou encore « Riel Lirlande », indiquerait non pas le lieu d'origine des ancêtres mais ferait plutôt référence au fait que l'ancêtre Jean(-Baptiste) Riel ait séjourné en Irlande et que son fils y soit né.

JEAN (BAPTISTE) RIEL Mariage :
Église St. Peter,
Limerick, Irlande
Vers 1648
LOUISE LAFONTAINE
     
   
  JEAN-BAPTISTE RIEL
(né vers 1663)
 
1ère génération au Québec
JEAN-BAPTISTE RIEL dit L'IRLANDE
Mariage :
L'Île-Dupas, Sorel
21 janvier 1704
LOUISE-MARIE COTTU/COUTU
(François Cottu/Coutu et Jeanne Verdon)
     
   
  Jean-Baptiste (1705)
JACQUES-MICHEL (1706)
Joseph (1707)
Antoine (1708
Maurice (1711)
Marie-Catherine (1713)
Marie-Louise (1715)
Marc-Antoine(1718)
Louise (1719)
Élisabeth Marie-Isabelle (1720)
Marie-Jeanne (1722)
Basile (1723)
Marie-Louise (1726)
Pierre (1727)
 
2e génération
JACQUES (-MICHEL) RIEL LIRLANDE Mariage :
St-Sulpice, Lavaltrie, Berthier
8 mai 1730
ÉLISABETH MARIE-ISABELLE DEGANNE
(Léon et Marie-Jeanne Begnier/Besnier)
     
   
  Élisabeth
Jean-Baptiste (1731)
Joseph (1735
Marie-Josephe (1738)
Maurice (1740)
Marie-Marguerite (1742)
Marie-Agathe (1744)
Pierre (1746)
Jacques (1747)
JACQUES-AMABLE (1748)
Joseph (1752)
Madeleine (1754)
 
3e génération
JACQUES-AMABLE RIEL DIT L'IRLANDE
Mariage :
Berthierville
15 février 1779
MARIE-JUDITH DALCOURT
(Pierre Dalcourt-Guignard et Marie Antoinette Laporte)
     
   
  PIERRE
Victor
 
4e génération
PIERRE RIEL DIT L'IRLANDE Mariage :
Saint-Paul de Joliette
5 octobre 1812
HÉLÈNE FISETTE
(Joseph Fisette et Marie Josette Langlois-Lachapelle)
     
   
  MÉDARD  
5e génération
MÉDARD RIEL Mariage :
Saint-Paul de Joliette
8 octobre 1838
JULIE CHAMPOUX
(Benjamin Champoux et Marie Anne Laporte)
     
   
  Onézime
Julie (vers 1843)
Aélaïde
Sélima
Modeste
Ulric
Médard
JOSEPH
Edmond (vers 1860)
 
6e génération
JOSEPH RIEL DIT L'IRLANDE Mariage :
Saint-Paul de Joliette
8 janvier 1883
ROSALIE BEAUPRÉ (Benjamin Beaupré et Mathilde Tellier dit Lafortune)
     
   
  Joseph
Albert
Bruneau
Edmond
Charles
Bernadette
ÉDOUARD
Augustin
Lorette
Gabrielle
 
7e génération
ÉDOUARD RIEL
1899 - 1968
Mariage :
Saint-Paul de Joliette
23 février 1925
JEANNE-D'ARC CHAMPOUX
1900 - 1937
(Edmond Champoux et Emma Landreville)
     
   
  Marguerite (1926)
CHARLES (1932)
Marie-Claire (1933)
Émile (1935)
Marie-Blanche (1936)
 
8e génération
CHARLES RIEL
1932-2018
Mariage :
Notre-Dame de Lourdes
26 octobre 1957
JACQUELINE THIBODEAU
(1933)
(Albert Thibodeau et Éveline Laporte)
     
   
  LYNDA
Nathalie
 

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